Faut-il faire croire au père Noël ?

Le père Noël est la figure emblématique de nos fêtes de fin d’année, à la fois synonyme de bonheur, de générosité et de féérie pour les petits et les grands. En tant que parent, vous connaissez le caractère fictif du père Noël. Votre enfant, lui, a tendance à l’ignorer, tout du moins jusqu’à un certain âge. Pourquoi faire croire au père Noël ? Comment annoncer qu’il n’existe pas et quel comportement adopter si votre enfant réagit mal ? Nous répondons à toutes vos questions.

Croire au père Noël pendant l’enfance

La majorité des enfants croient au père Noël et ce, même si les parents ne font rien pour l’encourager. Cette croyance est plutôt naturelle, car, chez eux, le monde imaginaire occupe une place importante. Voilà pourquoi vos bouts de choux n’ont aucun mal à croire aux personnages fictifs comme le père Noël, à la petite souris ou même aux super héros. Ils vivent dans un monde où se côtoient réel et fiction de façon harmonieuse. À cet âge, ils sont aussi plus naïfs et croient facilement la parole des adultes. Or, nombreux sont les adultes autour d’eux qui souhaitent entretenir ce mythe incarnant la magie et l’énergie positive des fêtes de fin d’année. Ils sont également influencés par les autres enfants qui y croient.

À l’approche du 24 décembre, c’est toute une mécanique qui se met en place. Ce personnage accompagné de ses lutins envahit les médias, des publicités et programmes télévisés aux magazines en passant par la radio. Le père Noël est même présent à l’école et au centre commercial. Le fait de pouvoir l’entendre, le toucher, lui parler ou lui écrire sont autant de preuves qui rendent son existence très concrète. D’ailleurs, les enfants y croient tellement fort qu’ils sont les premiers à trouver des explications aux détails qui pourraient les faire douter. « Il passera par la fenêtre vu que nous n’avons pas de cheminée », disent-ils. Voilà une belle illustration de la pensée magique !

Faire croire au père Noël ou révéler son caractère fictif ?

Vous hésitez à encourager votre enfant à croire au père Noël ou à lui dire la vérité pour éviter qu’il se sente trahi ? Voici quelques éléments qui devraient vous aider à prendre votre décision.

Les bienfaits de cette croyance

Croire au père Noël a de nombreux effets positifs pour un enfant. Beaucoup de chercheurs encouragent d’ailleurs les parents à faire croire à leurs enfants qu’il existe. Et pour cela, diverses astuces existent : la lettre, le coup de fil, la venue d’un oncle déguisé le soir du 24, etc.

Cette croyance est utile pour stimuler l’imagination et la créativité des enfants. De plus, l’attente de sa visite aide à développer leur patience. Cela leur permet également de faire l’expérience d’un rituel social. Dès le début du mois de décembre, ils décorent le sapin, sélectionnent le cadeaux qu’ils souhaitent recevoir, envoient ensuite leur liste au père Noël et préparent son arrivée le jour J en déposant quelques biscuits et un verre de lait au pied de la cheminée.

Le père Noël, reconnaissable grâce à son costume rouge, sa grosse barbe blanche, sa voix grave et son embonpoint, fait partie des représentations positives de l’enfant, car il s’agit d’un personnage bon, attachant et souriant. Celui-ci a donc tendance à sécuriser et à rassurer les enfants, en plus de les émerveiller.

Le choix de ne pas faire croire au père Noël

Certains parents prennent rapidement la décision de révéler l’inexistence du père Noël à leurs enfants. En effet, il arrive que certains petits réagissent négativement à ce personnage. Si vous constatez que votre enfant est particulièrement sensible aux incohérences des adultes ou de nature méfiante, il est préférable de ne pas insister pour lui faire croire au père Noël. Prenez cependant le temps de lui expliquer que beaucoup d’enfants y croient parce qu’ils l’associent à la magie de Noël. Servez-vous de cette révélation pour lui inculquer la tolérance en lui disant que chacun est libre de croire ce qu’il veut. Parlez-lui aussi de l’histoire du père Noël et de votre propre expérience avec lui.

Comment annoncer l’inexistence du père Noël ?

Grâce au développement de ses capacités cognitives, votre enfant commence à remarquer certaines incohérences dans le mythe du père Noël. « Comment peut-il livrer tous les cadeaux en une seule nuit ? » « Comment fait-il pour passer par la cheminée avec son gros ventre ? ». Il est peut-être temps de lui dire la vérité.

Les premiers doutes

L’âge de remise en question de l’existence du père Noël varie selon la personnalité de chaque enfant et le milieu dans lequel celui-ci évolue. Généralement, cela arrive au début de l’école primaire, une période où le monde réel et le raisonnement logique gagnent du terrain sur l’imaginaire et la magie. Le doute commence à s’installer certes, mais les enfants n’arrêtent pas d’y croire du jour au lendemain. Ils passent souvent par une phase de transition pendant laquelle leur esprit logique affirme ne plus y croire, tout en désirant que ce soit encore le cas.

L’accompagnement pendant leur quête de vérité

Votre enfant vous interroge sur l’existence du père Noël ? Profitez-en pour lui retourner la question. Vous ferez appel à ses facultés de raisonnement et le guiderez afin qu’il découvre la vérité par lui-même. Cela vous permettra aussi de jauger le degré de doute de votre enfant. Est-il déjà fermement convaincu que le père Noël n’existe plus ou désire-t-il toujours y croire au fond de lui ? Vous pourrez ainsi adapter vos réponses.

Si ses questions sont de plus en plus régulières et persistantes, rien ne sert de continuer à faire semblant. En lui disant la vérité, vous préserverez le lien de confiance qui vous unit. Cela symbolise son passage vers le monde des grands. Il reste néanmoins important de lui dire que, même si le père Noël n’existe pas, la magie de Noël, elle, perdure.

Adopter le bon comportement en cas de mauvaise réaction

Lorsque les enfants prennent conscience que le père Noël n’existe pas, ils peuvent ressentir et exprimer plusieurs émotions. Il est normal que votre enfant ressente de la colère, un sentiment de trahison, de la déception, de la tristesse. Après tout, c’est une page qui se tourne. Mais rassurez-vous, cela lui passera vite et, avec le recul, il sera même content d’y avoir cru.

Plus le cheminement vers la vérité se fera en douceur, moins l’enfant risquera de considérer ces histoires comme des mensonges. Il y a bien sûr d’autres facteurs qui entrent en jeu comme la personnalité de l’enfant, le contexte dans lequel il a appris la vérité, la relation avec ses parents et les traumatismes vécus dans le passé. Tout cela peut influencer sa réaction.

En cas de réaction négative de la part de votre bout de chou, montrez-vous à l’écoute de ses émotions et laissez-lui le temps d’accepter cette découverte, car cela peut être vécu comme un deuil pour de nombreux enfants. Ils doivent accepter l’idée de laisser partir ce personnage qu’ils ont tant aimé. Rassurez-le et dites-lui que, malgré son passage dans le monde fictif, le père Noël continuera à l’accompagner année après année. Profitez-en également pour lui rappeler tous les bons souvenirs en famille qu’il vous a procuré.